Il s’exprime avec l’assurance d’un diplomate et manie la plume avec la précision d’un académicien.
Il évoque Fanon, philosophe sur la souveraineté et invoque le patriotisme dès qu’il a un micro à sa portée. Mais, derrière cette apparence maîtrisée et éloquente, Claude Joseph s’impose comme l’un des acteurs les plus discrets mais influents du désastre diplomatique et politique qui frappe l’État haïtien.
Ancien ministre des Affaires étrangères, Premier ministre par intérim, et désormais membre initiateur du Conseil Présidentiel de Transition, Claude Joseph symbolise une génération d’intellectuels formés à l’étranger, davantage portés à répondre aux attentes de Washington qu’à entendre les voix du peuple de Carrefour ou de Hinche.
Présenté comme une figure exemplaire de réussite académique, avec un doctorat en sciences politiques décroché aux États-Unis, une carrière professorale en relations internationales, et un talent de polyglotte à l’élocution irréprochable, il incarne une certaine vision du succès. Cependant, l’intelligence, si elle n’est pas motivée par un réel désir de changement, devient simplement un outil pour légitimer l’immobilisme. Claude Joseph a mis son savoir au service non pas d’une transformation sociale mais d’une quête personnelle de pouvoir et d’ascension. LIRE LA SUITE ICI
